• Ecrits (de Solal)

    Je posterai donc ici tous mes textes fictifs, j'espère qu'ils vous toucheront. Ces derniers se veulent être des captures d'instants de vie, d'impressions, de réflexions... Je pense que la majorité seront issues de ma propre expérience mais je ne veux pas me limiter à cela. Les textes ne comporteront pas de petits résumés qui vous donneraient l'eau à la bouche: Laissez vous tenter par les titres qui agripperont votre attention!

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    Les jambes se rapprochent de l’arrière. Aux milieu des vieux livres, un Inconnu familier. Nez de Paul, d’Algérie, regard humide, doux, teint mâte, chaleureux, costume élégant, attendrissant. Comme l’incarnation d’une essentielle figure lancinante et fuyante, récurrente, allégorique et rassurante. Son être se fait révélation, apaisement. Les pieds roulent, les yeux sont harponnés. Le corps, pris dans un mouvement automatique, n’est pas arrêté. Stupéfaction, tueuse d’adaptation.

     

    Porte déployée, Porte ouverte, porte mi-close, porte entrebâillée, fermée.

     

    Veste jetée sur une épaule, sac agrippé, casier claqué (gémissement gêné). Les doigts se ruent à nouveau sur la poignée.

     

    Tout se tend. Les muscles dans le corps, le corps vers le carré de moquette élimée abandonné par ses étincelantes chaussures vernies.

     


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    Toi. Toi là. Toi là devant. Toi là devant ta glace. Arrête donc de te mirer, de te perdre dans ton reflet. Tes yeux, oh putain, tes yeux, détournent les de ton regard. Tes prestations n’intéressent plus personne, plus que toi. Plus la peine de prétendre être l’ âme sainte. L’absinthe suinte de tous tes pores, sous tous les yeux. Tu tiens debout à coup d’addiction. Sert à rien de tenter de danser, l'absente. Pas de spectateur, pas de talent. Tu tangues, tu tombes.

    Range tes pupilles d’ange. Elles ne siéent pas à celle qui stagne dans la fange. Les regards, tu ne sauras pas les attraper. Tu pourrais te contenter de ta propre admiration, de ta propre approbation. Vaut mieux tout stopper. 

     


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  • Je suis lasse. 

    Laisse moi: pas qu'j'te blesse. 

    Je n'arrive à rien, rien d'autre 

    Que de te heurter, que t'plomber. 

    Je suis lasse des ces voraces idées noires. 

    Laisse moi me noyer dans mes seules larmes, 

    Laisse moi disparaître sans causer d'drame.

    J'regarde derrière moi: 

    Mensonge, malveillance, violence. 

    J'regarde sous moi: 

    Juste le sol, près à s'dérober. 

    J'regarde devant moi: 

    Ah non, j'peux pas. 

    Tirailler entre l'envie de crever et l'horreur 

    De meurtrir ceux qui, malgré tout, font battre mon cœur. 

    Ils sont juste là,

    Et pourtant… 

     

    Je t'entends, cœur en sang. 

    Je t'aime, n'oublies pas, je tente de te comprendre. 

    Je serais ta terre ferme. 

    De tes mots mourants naîtra un poème. 

    Pour orner ta voix brisée, j'écrirais une épopée. 

    Si en rien tu ne crois, donne moi ta main, je chercherais ton chemin. 

    Laisse moi être le Soleil de ton Néant. 

    Pardon.  

    Les sentiments sont souvent indicibles; 

    Je ne voulais pas te laisser pour invisible. 

     

     


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  • Je voudrais arracher la noirceur de l’oiseau d’augure écrasante. Rendre le corbeau blanc comme un espoir prêt à s’envoler sous l’impulsion d’une force créatrice. Qu’un battement de plumes amoureuses encore lourdes de larmes fasse se dissoudre la mort dans le libre espace constellé.

    Je voudrais boire le pourpre. Mais il est trop ardant pour être effleuré, trop imbu pour être délecté et possédé. Il a beau avoir été dans toutes les gorges caressées, je ne cesse de désirer le sentir briller dans mon ventre seul, où l’amour ébahi pousse ses derniers cris d’agonie .

    Je voudrais embrasser l’inatteignable rose. Épineuse douceur qui s’élève seule, sempiternellement au dessus d’une ville céleste lointaine. Son effluve solaire, d’aussi loin qu’elle me parvienne, motivera mes pas.

    Je voudrais abritée la blonde brebis bleuâtre entre mes seins. Mais dès qu’elle effleure enfin ma nudité blessée, elle s’arrache cruellement à mon étreinte péremptoire et part s’enfoncer à nouveau dans les champs hirsutes de lamentations.

    Je voudrais tâter, toucher, caresser l’inconnu mythique jusqu’à le posséder. Que sa beauté soit, par simulacre, mienne. Que le factice enfant du nord réchauffe mon serf-corps que l’habitude gangrène. Que la passion charnelle démêlent les chaînes des normes tortionnaires.


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  • La tour de mon enfance se dressait piteusement sur une planète isolée du reste de l'univers. De mon unique fenêtre je guettais un blanc cheval transportant le splendide donneur d'amour. 

     

    J'ai attendu jusqu'à ce qu'elle tombe en ruine et que le temps me porte sur une autre sphère céleste. J'ai continué d'avoir foi en le fait qu'un jour, il me retrouverait, et ce, qu'importe la distance que me faisaient parcourir mes pieds écorchés. 

     

    J'ai tellement guetté, rêvé, espéré que j'ai laissé filer un fragment de la vie elle même, peut-être. Cependant, le galop du cheval a finit par retentir en moi.  Mais sous les traits d'un prince se dissimulait un bouffon pourpre. 

     

    Désillusion. 

     

    Alors, j'ai repris mon interminable marche aveugle. J'allais vers l'avant! Cette fois, sans regarder tout autour de moi, mais toujours sans vraiment savoir où j'escomptais atterrir. 

     

    Distraite, j'ai finis par foncer dans un autre voyageur aussi peu décis que moi. 

     

    Le prince? 

     

    Oui, j'y ai cru. Mais l'évidence de son inexistence s'est petit  à petit imposé à moi.  Mon beau vagabond, lui, bien que n'ayant pas de cheval immaculé m'a donné l'amour tant espéré. 

     

    Nous étions baignés dans une extase inquiète, mais très douce. Et puis nous nous sommes apprivoisés. La confiance et l'habitude sont devenues nos nouvelles compagnes de route. 

     

    Mais de nos propres blessures ont lentement germés des trous béants sur notre toile de vie. Peut-être aussi que à force d'être gorgée d'amour, il m'était devenu plus dur de le distinguer et de l'apprécier? 

     

    Ainsi ivre, je finis par discerner très peu de chose, lui aussi il me semble, et la toile poreuse s'est rompue. Mais même aveuglée et le devinant de plus en plus éloigné, je ne cessais de le chercher. Il était devenu comme une part de moi même. Pour le meilleur comme pour le pire. 

     

    L'errance m'ayant sans doute rendue plus sage, je savais, et je sais, que si je parviens à le rejoindre il me faudra couvrir de soin la plus précieuse, mais la plus torturée et la habituelle personne qui ai partagé mon chemin. 

     


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