• Hueco Mundo

    La lumière s'éteint, laissant la pièce plongée dans une obscurité protectrice.

    La fenêtre s'ouvre, l'air frais s'engouffre dans sa petite geôle et l'abreuve de caresses. Ses yeux dérivent et échouent, au centre des ténèbres, où se dresse une petite lumière orangée.

    Elle pleure. Elle tremble. Elle chante sa peine à l'obscurité, mais les larmes l'aveuglent et les sanglots l'étouffent. La nuit fait glisser de ses épaules la couverture dans laquelle elle se cachait, elle la pousse à se reculer au centre de la pièce alors qu'une envoutante et plaintive musique naît à ses oreilles.

    Alors, doucement, elle commence à mouvoir ses membres. Une ivresse la gagne peu à peu. De chaque articulation sollicitée jaillit alors en elle un frisson de plaisir. Son ventre serré et sa gorge nouée contrastent avec ces vives et savoureuses piqûres.

    La musique s'accélère.

    Elle virevolte dans l'obscurité, joue avec la lueur orangée qui métamorphose ses membres ronds en courbes sveltes et harmonieuses. Tout est envahi de chaleur  revigorante et bienfaitrice. Elle se surprend à louer la nuit et le mystérieux jeu de lumière qu'elle offre. Elle embrasse la solitude, chasse les sanglots de ses mouvements devenus gracieux.

    Elle se sent belle. La nuit  rend belle.

    Danse, ma fille, danse ! Si tu t'arrêtes, tu t'écroules. La chaleur qui monte de ton corps chassera les blessures de ton cœur.

    Les rires montent de sa gorge et s'épanouissent dans l'air frais.

    Une ivresse totale la gagne peu à peu. 

    Elle sourit. Elle vit.


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