• Amours

    Je voudrais arracher la noirceur de l’oiseau d’augure écrasante. Rendre le corbeau blanc comme un espoir prêt à s’envoler sous l’impulsion d’une force créatrice. Qu’un battement de plumes amoureuses encore lourdes de larmes fasse se dissoudre la mort dans le libre espace constellé.

    Je voudrais boire le pourpre. Mais il est trop ardant pour être effleuré, trop imbu pour être délecté et possédé. Il a beau avoir été dans toutes les gorges caressées, je ne cesse de désirer le sentir briller dans mon ventre seul, où l’amour ébahi pousse ses derniers cris d’agonie .

    Je voudrais embrasser l’inatteignable rose. Épineuse douceur qui s’élève seule, sempiternellement au dessus d’une ville céleste lointaine. Son effluve solaire, d’aussi loin qu’elle me parvienne, motivera mes pas.

    Je voudrais abritée la blonde brebis bleuâtre entre mes seins. Mais dès qu’elle effleure enfin ma nudité blessée, elle s’arrache cruellement à mon étreinte péremptoire et part s’enfoncer à nouveau dans les champs hirsutes de lamentations.

    Je voudrais tâter, toucher, caresser l’inconnu mythique jusqu’à le posséder. Que sa beauté soit, par simulacre, mienne. Que le factice enfant du nord réchauffe mon serf-corps que l’habitude gangrène. Que la passion charnelle démêlent les chaînes des normes tortionnaires.


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