• Il était une fois...

    La tour de mon enfance se dressait piteusement sur une planète isolée du reste de l'univers. De mon unique fenêtre je guettais un blanc cheval transportant le splendide donneur d'amour. 

     

    J'ai attendu jusqu'à ce qu'elle tombe en ruine et que le temps me porte sur une autre sphère céleste. J'ai continué d'avoir foi en le fait qu'un jour, il me retrouverait, et ce, qu'importe la distance que me faisaient parcourir mes pieds écorchés. 

     

    J'ai tellement guetté, rêvé, espéré que j'ai laissé filer un fragment de la vie elle même, peut-être. Cependant, le galop du cheval a finit par retentir en moi.  Mais sous les traits d'un prince se dissimulait un bouffon pourpre. 

     

    Désillusion. 

     

    Alors, j'ai repris mon interminable marche aveugle. J'allais vers l'avant! Cette fois, sans regarder tout autour de moi, mais toujours sans vraiment savoir où j'escomptais atterrir. 

     

    Distraite, j'ai finis par foncer dans un autre voyageur aussi peu décis que moi. 

     

    Le prince? 

     

    Oui, j'y ai cru. Mais l'évidence de son inexistence s'est petit  à petit imposé à moi.  Mon beau vagabond, lui, bien que n'ayant pas de cheval immaculé m'a donné l'amour tant espéré. 

     

    Nous étions baignés dans une extase inquiète, mais très douce. Et puis nous nous sommes apprivoisés. La confiance et l'habitude sont devenues nos nouvelles compagnes de route. 

     

    Mais de nos propres blessures ont lentement germés des trous béants sur notre toile de vie. Peut-être aussi que à force d'être gorgée d'amour, il m'était devenu plus dur de le distinguer et de l'apprécier? 

     

    Ainsi ivre, je finis par discerner très peu de chose, lui aussi il me semble, et la toile poreuse s'est rompue. Mais même aveuglée et le devinant de plus en plus éloigné, je ne cessais de le chercher. Il était devenu comme une part de moi même. Pour le meilleur comme pour le pire. 

     

    L'errance m'ayant sans doute rendue plus sage, je savais, et je sais, que si je parviens à le rejoindre il me faudra couvrir de soin la plus précieuse, mais la plus torturée et la habituelle personne qui ai partagé mon chemin. 

     


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