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L'éveil
Il danse, assis sur un siège branlant. Sa digne veste sombre s’échouant , se traînant piteusement autour de ses baskets mal menées. Entre ses mains abîmée, l’instrument démiurge ; aux fonds de son abysse irissien, la souffrance démente. Du bout de ses doigts rougis éclosent des notes tourmentées faisant remuer sa chétive humanité.
Isolé sur son sublime îlots d’indigence bordé par les froids flots de la foule, il arrache ses yeux au monde. La passion transcendante, la tristesse indécente.
En contemplant ses paupières crispées , des yeux ouverts voient enfin. La dignité dénudée donne naissance à l’estime. Les yeux s’émeuvent de l’humidité de leurs paires et le coeur du noble cris du frêle instrument massif.
Perçoit t’il les prunelles coupables et redevables du haut de sa retraite interne ? Peuvent-elles lui procurer un quelconque apaisement ?
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