• Après des heures de traquât, après de longues heures accompagnées de l’infâme odeur du fumier, après d’immenses heures où je n’ai cessé de souffrir, après des interminables heures où tout mon corps me tiraillait, contraint de ne pouvoir remuer, après des éternelles heures pendant lesquelles pas une seule seconde je n’ai arrêté de trembler d’effroi, après des heures de traquât le chant du coq retentit comme un hymne mortuaire.

    Autour de moi, mes compagnons de galère s’éveillèrent lentement après avoir ouï ce triste son. Grâce à la pâle lumière du soleil levant je distinguais les corps gras et sales de ceux me faisant front. Leurs faces, toutes différentes, affichaient la même expression de malheur. A quatre pattes dans la paille souillée, tout comme moi, mes amis ne pouvaient esquisser un mouvement, nous aurions pourtant rêvé de marcher un petit peu pour dégourdir nos membres ankylosés, mais ce luxe ne nous a pas été offert depuis une bonne demie-année. Et ce, à cause des barrières de pierre qui nous collaient comme une seconde peau. Ces dernières identiques en tout point de vue étaient alignées de façon symétrique et régulière dans l’immense grotte carrée où nous étions entreposés. Entre leurs occupants s’échangeaient des regards résignés mais terrifiés. Personne n’osait faire un son. A quoi bon ? Nous savions tous que nos pensées étaient communes.

    Ce funeste silence laissa alors place à une déchirure lointaine. Des cris de douleur, des cris de petits arrachés à leur mère et des cris de mère en détresse. Je vis dans les yeux noirs de mes compagnons que cette triste scène leur rappelait leur propre début de calvaire.

    Ici tout le monde commence et finit de la même façon.

    Nous nous morfondions alors, nous n’étions plus que des cadavres vivants, prisonniers exécutés avant l’heure. Qu’importait, nous étions fantômes depuis que l’air était rentré pour la première fois dans nos poumons. Notre seul souhait n’avait jamais été que d’en finir au plus vite.

    Il s’écoula un certain moment (je suis contraint d’être évasif, depuis que je suis privé de soleil je n’ai plus de notion du temps) noyé dans cette triste atmosphère quand nous l’entendîmes. Elle émit d’abord un bruit discret pour nous avertir de son arrivée, à lui notre bourreau, puis elle apparut, seule. Grande, droite et fière dans sa soyeuse robe marron, elle avançait avec l’élégance d’une grande dame.  Elle posait sur nous ses deux énormes yeux noirs, bienveillants et compatissants, ils laissaient malgré tout transparaître une profonde lassitude. Pour nous ces mois furent une vie d’horreur et de torture, pour elle, ce ne furent que le passage de l’une des cargaisons de condamnés qu’elle a vue défilées.

    Elle s’arrêta net devant moi.

    « -C’est le grand jour, souffla-t-elle avec compassion alors que ses admirables yeux étaient perdus dans les vagues, as-tu peur ?

    -Non mademoiselle, je n’ai pas peur, je suis tétanisé. Et, il ne se passe pas une seule seconde sans que cette terreur me ronge de l’intérieur. Jamais elle n’a totalement laissé sa place à d’autres sentiments, elle règne en dictatrice incontestée sur mon cœur. Cependant, elle est devenue si familière qu’elle me semble naturelle. Je suppose que c’est uniquement grâce à ça que je peux encore me tenir debout en ce terrible jour car jamais elle ne fut si tyrannique. Ceci, je vous le doit entièrement, vous m’avez fait le don inestimable de la vérité. Au début je vous ai haïe à cause de cela, aujourd’hui je vous vénère. »

    Elle sourit tristement. Se tu un instant. Enfin elle me parla à nouveau ignorant mes paroles, mais je voyais à son regard qu’elle m’avait entendu et comprit. Les mots étaient inutiles.

    « -Tu vas me manquer, j’espère que tu trouveras la paix là où tu iras.

    -Je l’espère aussi mademoiselle. Quant à moi je souhaite pour vous une vie plus gaie, personne ne le mérite plus que vous. 

    -Merci mon brave 214. Adieu»

    A peine avions nous achevé notre échange qu’il apparut, il beugla alors un ordre incompréhensible puis saisi brutalement mademoiselle par le collier en pestant, donna un coup retentissant dans ma peau de pierre, comme il le fait quand nous sommes trop bruyants, puis il entraîna ma chère amie loin de nous.

     

    Il revint bientôt seul. Son expression était dénudée de toute compassion alors qu’il nous regardait sans nous voir. Il inspectait les peaux de pierre où étaient retenus ceux qui devaient partir aujourd’hui. La mienne était comprise dans ce lot. Bien évidemment, il n’aperçut pas les peurs et les rancœurs s’allumer dans les êtres qu’il avait gardé captifs, il n’aperçût pas les mouvements de recul lorsqu’il approchait, il n’aperçut pas non plus certains rester immobiles et fiers sous le poids de son regard appréciateur.

    Il sembla satisfait et beugla alors pour rassembler ses semblables qu’on vit bientôt surgir dans la grotte de pierre.

     

    A partir de là tout se passa très vite.

    Si vite qu’il ne m’en reste que quelques images, des impressions et surtout un souvenir impérissable d’une extrême terreur. Je me rappelle les coups sur mon corps et celui de mes camarades alors que nous courrions vers une destination inconnue. La panique générale. L’infâme odeur de peur qui s’était immiscée dans nos narines. La douleur alors que, pris de frayeur, un des miens me renversa. Je n’eus pas le temps de me relever qu’un autre de mes pairs me marcha dessus. Mon corps me tire toujours à l’endroit où il a enfoncé ses membres. Je ne saurais même plus dire comment je m’en suis sorti.

    Tout ce que je peux me remémorer de plus c’est l’insoutenable instant où j’ai aperçu ma voisine au milieu de la foule mouvante. Rassuré de reconnaître un air familier parmi ce torrent de chair gesticulante, je tentais de me diriger vers elle, mais le mouvement inverse des corps serrés les uns contre les autres me ralentissait grandement. Et alors que je tentais péniblement de la rejoindre je remarquai qu’elle saignait. Je ne fus pas le seul. L’un de nos tortionnaires le vit aussi. Il l’entraîna à l’écart et la bâtit à mort insensible à ses cris et ses larmes. Elle était devenue « invendable » comme l’avait appris mademoiselle.

     

    Après cette déportation infernale nous fûmes répartis dans le ventre d’un gigantesque monstre métallique. Nous retrouvions des barrières de pierres, quoi qu’elles étaient bien plus larges que celle auxquelles nous étions accoutumés. A l’intérieur de ces dernières nous étions entassés. Il n’y avait pas un seul écart entre nous. Pressés, nous nous marchions les uns sur les autres, nous hurlions dans les oreilles de notre voisin de fortune, notre nez se retrouvait contre des pieds, des ventres, des parties génitales mutilées, des flancs…

    Et à cela vient s’ajouter un froid mordant. Je n’ai jamais été aussi transi de ma courte existence. C’était une douleur de tout instant.

     

    La froide créature se mit en marche. Tout son corps remuait et nous avec. J’entendais certains se cogner contre les grilles lorsque l’ogresse stoppait sa course infernale.

    A travers son corps troués de petites rayures de vie, nous contemplions stupéfaits l’extérieur, la « nature », défiler à folle allure. Les chanceux qui n’avait pas la vue cachée par des dizaines de corps pouvaient à peine en saisir quelques bribes.

    Et le temps passa, s’étendant infiniment.

     

    L’odeur d’excrément devint bientôt omniprésente, et fut rapidement accompagnée par l’émanation nauséabonde de corps en décomposition.

     

    Je ne sais depuis combien de temps nous sommes coincés là dedans. Une chose est sûre : Cela parait avoir duré un millénaire. Je ne peux rien faire d’autres que de me remémorer mes quelques souvenirs uniformes, manger, dormir, attendre et souffrir. Mes semblables écrasés contre moi me sont tous inconnus. Je suis seul. Et j’ai tellement mal.

    Soudain voilà que le monstre s’arrête. Certains d’entre nous sortent enfin de leur torpeur, d’autres gémissent déjà de peur.

    Nous sortons de cette créature de la même façon que nous n’y avons pénétrée.

    Nouveau torrent de coups et de corps. Bousculades. Douleurs. Peurs.

     

    Nous voilà arrivé. Une nouvelle prison. Un peu plus spacieuse que celles auxquelles nous avons été habitués. Des déchirants cris se laissent entendre au loin.

    L’attente revient alors étendre ses membres familiers sur nous. Transperçant nos ventres d’appréhension.

    Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j’ai la conviction qu’ici, dans ce lieu saturé d’odeur de sang et de terreur, se trouve l’ultime destination.

    Je ne vous reverrais donc jamais ma chère mademoiselle…

     

    Soudain, des hommes tout en blanc apparaissent. Ils ouvrent l’une des faces de notre lieu de détention. Aucun de nous n’ose esquisser un geste. Nous sommes tétanisés. Et c’est avec une énorme stupeur que nous nous faisons pousser vers cette ouverture béante par l’un d’entre eux. Pour nous forcer à avancer il nous assaille avec un bâton qui nous brûle le corps. L’un d’entre nous persiste pourtant à ne pas vouloir se soumettre à son funeste destin. Il est frappé. Nous nous pressons alors, terrifiés par ses êtres sans cœurs. Il n’y a d’autre choix que de se mouvoir. Et plus nous nous avançons dans cet horrible couloir plus les hurlements de peurs et de douleurs s’intensifient.

    Finalement, notre progression ne se fait plus que parce que d’autres disparaissent.

    Voilà mon tour.

    Je m’immobilise. L’on me pousse. L’on me tape avec ce bâton qui fait trembler tout le corps.

    Ma tête se retrouve coincée.

    Un éclair. Une douleur infâme. Mon corps. Tremblement. Douleur. Noir.

     

    Mes yeux s’ouvrent péniblement. Tout mon être est souffrant.

    Où suis-je ?

    Le sol est face à moi… Je ne comprends pas. L’envie de vomir me prend. L’odeur de sang. Je me tourne dans tous les sens pour essayer de comprendre. Ma patte est prise par je ne sais quoi. Je tente de l’agiter pour me libérer mais cela ne fait que générer plus de souffrance. Encore de la souffrance.

    Trop de souffrance.

    Un hurlement s’échappe de mes lèvres.

    Et dans l’un de mes tremblements de vie j’aperçois l’un de mes frères. Il est pendu par la patte. Son corps rose est marqué par la crasse et les coups. Il est inerte. Ses oreilles pendent mollement devant ses yeux à jamais clôt.

    Adieu mon ami.

    Je constate soudain que nous avançons sans cesse.

    J’ai peur. J’ai mal. Si mal…Je veux être libre… Juste un instant. Juste une fois.

    Un homme en blanc. Une ultime tentative d’évasion. Sa lame se rapproche de moi…Se plante dans mon cou. Mon sang. Il coule devant mes yeux. J’ai mal… Arrêtez.

    Le noir.


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  • Elle sent mon regard appuyé sur elle. Elle sait que mes yeux pleins de tristesse l'implorent.

    J'en suis convaincu.

    Cependant, elle l'ignore et fait comme si de rien n'était. Elle continue de croquer dans sa tartine en plissant exagérément ses paupières, laissant ainsi sa face comme grimaçante. Elle semble alors faire un effort démesuré. Sa bouche, deux minces traits austères, est entrouverte et permet ainsi aux fracas du brouillage de s'en échapper.

    Une nouvelle bouchée dans le pain craquetant. Nouveaux plissements. La confiture rouge sur ses dents.

    Un peu en a tâché le bout de ses doigts qu'elle apporte alors à sa bouche encore colorée, engouffre, et ressort luisant de salive dans un écœurant bruit de suçon.

    Je réprime un tremblement de dégoût et m’efforce de mettre le plus de peine possible dans mon regard toujours dardé sur elle. Un moment, entre deux craquement de pain, elle me sert l'un de ses sourires vides qui sonnent faux. Elle se détourne avant que je ne trouve la force de lui en rendre un. Soulagement.

    Fatiguée de ce mutisme je commence à plaider ma cause optant pour un ton en accord avec l’émotion que mes yeux doivent faire passer. Aussitôt, je me heurte à un mur glacial.

    Elle essuie avec agacement tout mes arguments pas un sempiternel "tu as autre chose à faire". Pourtant je continue sans colère ni agressivité. Elle dit elle même ne plus me prêter oreille. Je lui demande comment appeler ceci: "de l'indifférence? " Elle n'en a que faire.

    Ainsi, elle m'ôte quelque chose qui m'anime tout entier , qui ne lui coûterait rien et qui me permettrait d'apporter aux autres. Tout cela uniquement parce qu'elle en a le droit et qu'elle est d'un égoïsme  inébranlable. Ma liberté lui appartient. Elle en abuse donc.


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  • L’objet dans la main de maman est bizarre. Je la vois pas très bien, moi, sa main euh…droite. Elle est trop loin c’est tout flou et en plus sa gauche est dans la mienne et elles se balancent, du coup bah ça la cache un peu. Mais on dirait deux grands yeux tout vides ! Sauf qu’eux là, ils sont plus colorés que les normaux. Ça me donne un petit peu la frousse quand même. Même que ça pourrait appartenir à des fantômes ces machins-là !

    Tiens, elle me sourit jusqu’aux oreilles ! Eh, mais elle s’arrête. Maman lâche moi pas la main, j’aime ton contact tout doux… Et en plus elle approche ces trucs bizarres de moi. Eh non ! Maman je veux pas me fantômiser !

    -Regarde mon ange, c’est un beau cadeau pour toi. Tu verras, le monde va se découvrir à toi dès que tu les auras mises ! Eh boubouille, n’aie pas peur, ce n’est rien que des lunettes. Tu ne veux toujours pas ? Pourtant elles sont rouge comme… Flash McQueen ! Non ? Toujours pas ? Mais regarde, maman les met ! Eh ne te moque pas de moi mon cœur !

    Mais je me moque pas belle maman ! C’est juste qu'elles sont trop petites pour ta grosse tête ! D’accord c’est drôle, mais je me moque pas… Bon ça va, t’as pas l’air d’être malheureuse, tu souris. Moi aussi, je veux être rigolo ! Donne, donne !

    Oh… Bah ça change rien… Maman t’es toujours pareil ! Tu m’as menti… Et derrière toi… Quoi ?! Mais c’est pas normal ! C’est tout tout bizarre… En haut des lunettes c’est tout comme d’habitude, tout flou et dedans… c’est aussi bien que quand je regarde maman. En haut, pas bien. Au milieu, bien. Haut. Milieu. Haut. Milieu.

    -C’est étrange, n’est-ce pas ? Et comme tu es mignon à agiter la tête comme ça ! Ton rire est tellement adorable…

    Oh, mais les grands panneaux sur la route derrière, ils sont pas juste peints avec des tâches de couleurs comme quand je fais de la peinture ! Ils font de belles images ! C’est trop bizarre. Mais que c’est beau... Je vois des oiseaux, là-haut dans le ciel. Et là-bas, le garçon tout loin avec sa maman. Je vois bien qu’il la boude. Faut jamais bouder sa maman. Sauf quand elle force à ranger, ça c’est une crapulerie, donc on peut. Et si j’enlève les yeux de fantômes… Je vois plus leurs visages on dirait un peu de la bouillie…

     

    _______________________________________________________

    Désir d’honnêteté, volonté de découverte, espérance de connaissance , aspiration à mûrir.

    Tous ces purs penchants de l’âme contrariés par le simple fait d’être mal né. Comment découvrir la splendeur terrestre lorsque son propre corps se place en antagoniste ? Le seul monde s’offrant pleinement aux sens de quelques malheureux et celui de papier et d’encre. Dès qu’ils en décrochent les yeux, ils tombent dans l’incertitude. Imaginez ! Tout ce qui les entoure est flou et indistinct ! Leurs sens ne leur dévoilent ni fleurs, ni arbres, ni montagnes, ni mers, juste des tâches de couleurs à l'observation éreintante. Même leurs propres pieds peuvent sembler lointains… Leur vue n’est plus ce délice quotidien d’un réconfort certain ; mais bien une cicatrice brûlante qui ne cessera jamais de leur rappeler l’éden dérobé par leur propres membres.


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  • Douce pluie d'étoiles bleues,

    Pourquoi t'être faite annonciatrice

    De ces pourpres traces tristes?

    Douloureux délices des malheureux.

     

    Jeune homme chétif et perdu,

    Douce fille charnue,

    Pourquoi vous infliger,

    Ce qu'aux ennemis vous ne feriez?

     

    Lame infâme, lame destructrice.

    Lame calme, lame libératrice.

     

    L'on ne peut te blâmer.

    Seul vecteur du mal-être

    Qui depuis longtemps s'est emparé

    De ces tendres êtres torturés.

     


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  • Le papier était mon unique confident. Seul lui acceptait d’écouter toutes mes histoires et de les garder précieusement sur sa fine peau sans jamais me trahir. Je lui confiais tout, mes rêves, mes espoirs, mes joies, mes peines, mes contrariétés, les histoires qui naissaient de mon imagination alors fertile… Ma plume le caressait régulièrement, instaurant ainsi un lien intime entre nos deux âmes.

    Mais, le temps, fit de nous séparer son affaire. J’ai trouvé l’amitié ailleurs, je l’ai délaissé.

    Cependant, ma tête finit par bruler de se vider d’imaginaire et mes doigts fourmillaient de transmettre ses doux rêves mais quelque chose s’était brisé entre nous. Je ne parvenais plus à l’approcher qu’à de rares exceptions, dans des doux instants où sa colère laissait place au manque. Alors, il se laissait toucher mais se ressaisissait bien vite avant se replacer hors de portée.

    Puis tu es arrivé. Une chose si merveilleuse et bouleversante se produisait en moi, qu’il ne pouvait, en souvenir du bon vieux temps, qu’accepter mes confidences à ce sujet. Nos échanges furent alors longs et passionnés. Après tant d’éloignement mes doigts se faisaient rapides et fougueux sur son corps rugueux. Nos échanges étaient interminables et fertiles, je ne rêvais que de passer de toi à lui. Les mots que tu faisais naître dans mon cœur devenaient si beaux une fois sur lui!

    J’étais heureuse.

    Mais… Tu as disparu aussi brusquement que tu es entré dans ma vie. Et, dès l’instant où ton souvenir m’a échappé je ne parvenais plus à l’approcher. Il ne veut plus vêtir un seul de mes mots.

    Ainsi, loin de toi, loin de l’espoir d’un nous, seule et sans possibilité de te retrouver je ne peux même pas transmettre mes tourments. Je suis contrainte de les laisser en moi jusqu’à ce qu’ils fassent un trou et s’échappent sous formes de larmes amers.

    L’inspiration et toi me manquez.

    Tu me manques.

    Je ne saurais compter le nombre de fois où cette douloureuse pensée m’a traversée.

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    Voilà bien longtemps que j’ai pleuré ces quelques lignes, sur toi, papier qui supposément me repoussait. J’imagine que depuis,  nous nous sommes retrouvés. Les temps ont changé, cher confident, aujourd’hui tu acceptes mes tourments. Et petit à petit, nous réempruntons la voie des rêves si longtemps délaissée. Nous n’y croiserons sans doute plus de fées ou de dragons, elle sera probablement bordée de réalité, mais elle aura cette particularité de peut–être devancer un pas réel et de n’appartenir qu’à nous. Il me suffira alors, de toi, d’un crayon et d’un peu d’imagination pour créer. 

    Sens tu aussi le prodigieux effet de notre fusion ? Cette satisfaction devant les lignes achevées, cette allégresse de faire sortir du néant quelques mots d’espoir, et de tourment quelque fois…

    Je ne sais comment te laisser après un si bel instant, ce sera donc bref, inattendu, pauvre et brusque. Cependant, aies foi en ces mots benêts : « Je reviendrai ».


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