• Et tu donnes, et tu donnes et les mains pleines de tes dons se tendent avec envie vers un être autre que toi. Et si tu t'approches, elles te grifferont sans l'once d'une hésitation, alors que tu n'as eus de cesse  de les caresser, ses chétifs membres chéris. Et quand l'autre n'est plus présent, les mains restées seules te sollicitent à nouveau aveuglées par leur avidité.

    Et tu donnes, et tu donnes en oubliant tes plaies encore béantes.

    Un instant. Un sourire. Un espoir.

    Et tu oses enfin aspirer à atteindre la tendresse.

    Tu déchantes. Tu n'as plus rien à donner. Tu es vide de don.

    Elles s'éloignent.


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  • Le véhicule se stoppe.

    La porte s’ouvre sur un silence retentissant. Bientôt, il laisse percevoir une musique lointaine : un mélancolique sanglot de nobles violons, berce de notes rares le grand espace vide et insalubre.

    De temps en temps, un coup de portière détonne comme un coup de feu. Le silence factice tremble.

    Et c'est seule; au milieu des rangées d'identiques monstres endormis, alignés sagement dans leurs mêmes cases blanches; que j'avance sous la froide lumière électrique.

    Des ombres croisent ma vie, en ce lieu, sans même me concéder un regard. Puis elles disparaissent, s'engouffrent dans le sombre éclairage brisant la nuit artificielle. Rejoignent simplement l’anonymat qu'elles n'avaient jamais vraiment quitté. 

     


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  • Trésor temporel glissant sur ces doigts serrés avides de ce qu’ils perdent.

    Asséchés, les fruits du savoir lentement fermentent et retournent à la terre. Le soleil, à cette désertique vue désolée, délaisse le modeste lopin de terre.

    Esprit où es-tu passé ? Esprit, lentement se délabre dans le torrent constant et incessant.


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  • Pose ta main sur cette poitrine, elle soutient un cœur que tu as toi-même tour à tour étouffé et cultivé. Le sens-tu osciller entre la haine et l'adoration?

    Baise ce front où sont gravées toutes les grimaces de souffrance et les jeunes haussement de sourcils-sourire.

    Caresse ces mains charnues aux ongles ensanglantés, leur forme, leur essence, leur vie, tout est ton fait.

    Contemple ces lèvres que tu n’as jamais autorisé à tout prononcer à ton oreille close, mais qui, ont tant embrassé ton visage ridé par des années de dure labeur.

    Enlace ce corps tremblant sous le seul poids de sa simple existence. Tu ne le sens pas ? C’est que ton être, prêt à s’écrouler, ne peut plus percevoir ces remous de vie brisée et comblée.

    Lève le voile illusoire qui recouvre cette vie. Là, vois-la, enfin, cette vie, ma vie, vois qui je suis.

    Les cicatrices ne disparaîtront pas, pas plus que ce que tu m’as légué au prix de ta propre paix. Les sillons salés des larmes que tu as causées, des larmes que la compassion n’ont pu que faire couler, les sillons de tous ces pleurs resteront à jamais sur mes joues.

    Ne te tracasse pas. Je sais. Je connais ta souffrance, je connais le sentiment d’abandon qui te ronge.  

    J’ai compris que tu n’as simplement jamais eu la chance de pouvoir être toi.


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  • Prunelles-soleil, abreuvent les voyageurs perdus de savoir. Les pansent de leur bienveillante chaleur. Rallument les flammes taries  de ces mornes esprits.

    Les misérables âmes, prennent sans vergogne. Arrachent à ne plus pouvoir fermer leurs amantes griffes.

    Pâle prunelles-soleil, le désenchantement obscurcit votre lumière. Les espoirs, agonisent, se meurent au fond de ses splendides cercle de cendre. 

    Pauvres voleurs, ils s'aperçoivent enfin que le fruit de leur égoïste tendresse leur a été ravie par leur propre aveuglement.

    Vous aurez beau verser des torrents de larmes vaines, personnes n'arrêtera son regard sur de si vils êtres. Ah, mais levez seulement vos prunelles voilées, vous verriez toute l'honorable souffrance que vous avez causée.


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