• Là, dans le creux de vos ventres, La sentez-vous brûler ? Elle gronde tapie dans les tréfonds de sa tanière de chaire, n’attendant qu’une brève défaillance de votre raison pour vous échapper.

    Là, vous l’apercevez. Tout de noir vêtu, Il s’empare de tout ceux que vous chérissez le plus en plantant ses douces griffes acérées dans leurs cœurs tendres.  Tous semblent comblés. Alors, l’illégitime Flamme s’agite, se déchaîne, tente de se frayer un chemin jusqu’à votre gorge nouée.  Cependant, pour un temps, vous parvenez encore à La contenir : Vous réprimez l’expression de votre animosité et tentez un sourire. Vous ne trahirez pas la divine raison dont vous êtes les dévots ambassadeurs.

    Là, en face de vos yeux mi-clos, le parquet poussiéreux : paysage échu à ceux qui sont contraints de détourner le regard. N’ayez pas honte d’avoir fui, se dérober est le tribut à payer pour qu’Elle ne puisse pas être relâchée.

    Là-bas, ici même, et devant tous vos échappatoires, Il se dresse. Tout, ce qui existe de valeureux et de rationnel en vous tend alors à remercier ce Félin sombre dont vous connaissez chaque exploit trivial. Mais il est déjà trop tard, elle a envahi votre bouche.  Il et Elle se rencontrent enfin.


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  • Flux monotones de mots morts viennent s'échouer sur le sol avant d'avoir pu me traverser. Leurs lointains échos léthargiques parviennent cependant à engourdir mes mains. Le salvateur poison remonte, les sensations s’estompent.

    Énergétique... Système... Thermique...

    Mon esprit divague, s'allège, s'évade. Des images, des pensées et des sons, qui au premier rappel du monde externe se déroberont, le font à présent danser.

    Énergétique... Système... Thermique...

    Inexorablement les paupières tendent à s'abaisser alors même que les yeux ne perçoivent déjà plus.

    Un bref instant de plénitude pure.

    La tête chute. Le corps m'arrache à Morphée.

    A l'intérieur de moi ne subsiste que la frustration de ne pouvoir me remémorer les images, les pensées et les sons à la saveur onirique persistante . Et tout autour, les flux de mots toujours constants ne parvenant plus à me faire dériver.

    Énergétique... Système... Thermique...

     


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  • Le soleil, en phase de se confondre langoureusement avec la terre, illumine chaudement les abondantes branches-dentelles de l'Arbre nu. La lumière crépusculaire le dépouille de ses couleurs, les réservant au noble firmament.  

    Les corbeaux, tels des sombres fleurs ornent les membres sveltes de l'Arbre. Bouquet tendu vers le ciel arc-en-ciel.


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  • Plic Plac Ploc

    Silence crispé sous le ciel gris d'une bled bancal.

    Plic Plac Ploc

    Les digues cèdent sous la pression des flots de mots vainement contenus.

    Plic Plac Ploc

    La pluie aiguisée pique autant que les phrases acerbes.

    Plic Plac Ploc

    Les larmes coulent comme la pluie sur le dur bitume.

    Plic Plac Ploc

    Les sentiments érodés par le temps s'enfuient inexorablement.


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  • Son masque se délabre dès que la foule fuit. Dès lors, l'éphèbe redevint un enfant vouté sous le poids de ses affres. Son sourire disparaît, éclipsé par le néant.

    Pourtant, même dans l'état d'abandon dans lequel il se trouve, la comédie aurait été pour lui une savoureuse torture à perpétuer si seulement sa vanité n'avait pas déjà était déflorée... A t'il alors, étourdit par la solitude qui lui échoie, un autre choix que de ce dire: "Lambinons même si la vie n'a jamais su faire halte. À quoi bon se hâter quand tout est déjà ruiné?"?

    Il suffit simplement de l’ignorer pour que la poupée ne sache plus jouer.

     


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